La femme adultère

Jean 8

1          Jésus se rendit à la montagne des oliviers, 2 mais dès le matin il alla de nouveau dans le temple, et tout le peuple vint à lui.

S'étant assis, il les enseignait.

3          Alors les scribes et les pharisiens amenèrent une femme surprise en adultère ; et, la plaçant au milieu du peuple 4 ils dirent à Jésus : "Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d'adultère".

5          Moïse, dans la loi, nous a ordonné de lapider de telles femmes. Toi donc que dis-tu" ?

6          Ils disaient cela pour l'éprouver, afin de pouvoir l'accuser. Mais Jésus, s'étant baissé, écrivait avec le doigt sur la terre.

7          Comme ils continuaient à l'interroger, il se releva et leur dit : "Que celui de vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle".

8          Et s'étant de nouveau baissé, il écrivait sur la terre.

9          Quand ils entendirent cela, accusés par leur conscience, ils se retirèrent un à un, depuis les plus âgés jusqu'aux derniers ; et Jésus resta seul avec la femme qui était là, au milieu.

10         Alors, s'étant relevé et ne voyant plus que la femme, Jésus lui dit :

"Femme, où sont ceux qui t'accusaient ?

Personne ne t'a-t-il condamnée" ?

11         Elle répondit : "Non, seigneur".

Et Jésus lui dit : "Je ne te condamne pas non plus. Va et ne pèche plus".

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Ce texte que nous rapporte l'apôtre Jean est une perle rare. Je suis vraiment heureux de pouvoir y écrire dessus, car c'est toujours un grand honneur que de pouvoir évoquer les merveilles de Jésus.

Je sais bien que ce texte a été tellement prêché, que si j'écoutais cette seule raison très raisonnable, je ne me mettrais certainement pas au clavier. Mais quelque chose en moi me dit que tout n'a pas été forcément dit sur ce sujet, et qui, à mon avis, est très important.

Ce texte biblique est d'une telle beauté, que même le monde non converti l'applaudit et a fini par en faire comme un thème, que chacun peut d'ailleurs faire coller avec ses idées et ses convictions personnelles. En tout les cas il est reçu comme une belle leçon de "morale".

Si je m'en réfère à la "chrétienté", et même la chrétienté évangélique, leurs prédicateurs en font ressortir ce qui frappe aux yeux -ce qui est évident. Par exemple ils mettent l'accent sur ce qui est écrit, savoir qu'il s'agit d'une femme adultère, donc une pécheresse notoire.

A partir de là leur prédication s'envole tout naturellement vers le "passé chargé" des gens, leur péché, mais qu'à la fin Jésus pardonne quand même les péchés si les gens se repentent…

Evidemment, quand on entend ce genre de prédication, les larmes des gens ne sont jamais bien loin, vu le passé chargé de plusieurs, pour ne pas dire de tous. Qui en effet n'est pas un pécheur, un pécheur qui a des péchés sur lui ?

A l'écoute de ces prédications, il est alors très émouvant de voir l'attitude différente de Jésus envers cette femme, qui va à l'envers de l'enseignement de ces prédicateurs.

Oui dans ces moments de prédication chacun sent bien en lui-même qu'il aurait pu être là, à la place de cette femme. Et c'est vrai quelque part. Mais, entre le "sentiment général" qui ressort de cette prédication généraliste, et ce que disent véritablement les Ecritures, il y a tout un monde entre les deux.

Oui tout un monde ; un monde dans lequel seuls quelques-uns qui ont quitté le terrain de ces prédications "faites à l'emporte-pièce", pourront en goûter le raffinement, en espérant de tout cœur que ce nombre augmente considérablement. C'est mon vœu le plus cher.

En effet, ce texte ne peut être goûté à sa juste valeur, que si tous les éléments qui le composent sont mis en avant, et non une partie, comme la chrétienté et ses "docteurs" savent si bien le faire.

Parmi les prédicateurs les plus courageux, il s'en trouve quand même quelques-uns qui ont osé aller un peu plus loin, dénonçant l'injustice totale des juifs religieux qui amenèrent cette femme adultère, oubliant au passage d'amener aussi l'homme, vu que pour un adultère il faut être deux.

Oui quelques-uns… Mais cependant même s'ils dénoncent cette particularité, ils ne savent toujours  pas qui faut-il dénoncer dans cette affaire. Par conséquent le sujet est faussé à sa base.

Il est, de toute façon, très bon de dénoncer toutes les sortes d'injustices qui se passèrent lors de cet épisode, car cela fait ressortir le contraire de tout cela : Une Personne :

Jésus
Dans Jean 8 nous nous trouvons dans un temps fort de la vie de Jésus ; un temps où Celui-ci prêchait, enseignait, encore et encore, évoquant en même temps, à travers l'enseignement de sa doctrine, ce qu'était le royaume de Dieu et sa justice.

De plus, de nombreux miracles se produisaient.

En somme, Jésus était en pleine activité ; une activité très intense.

Les gens écoutaient, comme ébahis par tout ce qu'ils entendaient et voyaient, car une telle chose ne s'était jamais vue ou entendue en Israël, et même du temps des prophètes ; en tout cas pas à ce point là.

Certains étaient convaincus, bien que troublés par le fait que ça allait contre les coutumes établies et l'enseignement général de la Torah. D'autres y étaient franchement hostiles, allant même jusqu'à calculer des pièges pour faire tomber ce Jésus qui, en même temps, les dépassait de loin par sa justice et la "sagesse de sa justice".

De ce nombre furent ceux qui amenèrent cette femme, prise en plein délit d'adultère.

Si on regarde bien le contexte, il est écrit, au verset 2, que Jésus alla le matin au temple, après avoir passé la nuit au mont des oliviers. Or le peuple qui l'avait suivi jusque-là vint à lui, (donc à Jésus), dans le temple. (V. 2 b)

Normalement, les chefs religieux du temple auraient dû se réjouir de voir autant de monde ; mais le problème c'est que ce n'étaient pas les chefs religieux que ces gens venaient écouter, mais Jésus, avec sa façon très spéciale d'enseigner une doctrine nouvelle venant du Père.

Là ça n'allait plus du tout ! Tant que tout cela se passait hors du temple, ça pouvait aller ; mais que ces choses se déplacent maintenant dans le temple, le "saint temple", là ce n'était plus possible ; il fallait faire quelque chose, et très rapidement.

Alors il est écrit que les scribes et les pharisiens amenèrent une femme surprise en adultère…

Je trouve, pour ma part, qu'ils eurent beaucoup de chance, ces gens religieux, de trouver à point nommé cette femme "surprise en adultère". Ils auraient cherché et cherché pour trouver ce genre de femme, qu'ils n'auraient pas fait mieux.

Une âme mal intentionnée irait même jusqu'à se demander si des fois ils n'auraient pas prévu tout cela d'avance. Mais là, évidemment il s'agit sans doute d'une âme mal intentionnée…

;…

Donc Jésus était là, assis au milieu du temple, et il enseignait. Or il se trouvait que Jésus, tout en respectant l'intégrité de la loi de Moïse, en faisait ressortir une facette nouvelle, par un "sens autre des Ecritures". Mais comme, bien qu'entièrement rempli de vérité, ce sens nouveau écorchait ce que jusque-là les scribes et les pharisiens en avaient dit, ou conclu, alors il fallait au plus tôt faire taire ce Jésus.

"Tant pis pour la vérité qu'Il enseigne, ce Jésus, pourvu que l'on puisse garder nos traditions et nos postes".

En fait, il fallait d’urgence couper la parole à Jésus. Et ils y réussirent, en tout cas pour un temps.

En effet, alors que Jésus enseignait concernant le royaume de Dieu, Il fut brusquement interrompu par l'arrivée de juifs religieux et d'une femme, prise en flagrant délit d'adultère, et demandant alors à Jésus de répondre à une question concernant la loi de Moïse :

"Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d'adultère…

Moïse, dans la loi, nous a ordonné de lapider de telles femmes.

Toi donc, que dis-tu" ?

Mais, avant de continuer, je voudrais préciser ce que la loi disait dans Lévitique 20 :

10         Si un homme commet un adultère avec une femme mariée, s'il commet un adultère avec la femme de son prochain, l'homme et la femme adultères seront punis de mort.

11         Si un homme couche avec la femme de son père, et découvre ainsi la nudité de son père, cet homme et cette femme seront punis de mort : Leur sang retombera sur eux.

12         Si un homme couche avec sa belle-fille, ils seront tous deux punis de mort ; ils ont fait une confusion : Leur sang retombera sur eux.

13         Si un homme couche avec un homme comme on couche avec une femme, ils ont fait tous deux une chose abominable ; ils seront punis de mort : Leur sang retombera sur eux.

14         Si un homme prend pour femmes la fille et la mère, c'est un crime : On les brûlera au feu, lui et elles, afin que ce crime n'existe pas au milieu de vous.

15         Si un homme couche avec une bête, il sera puni de mort ; et vous tuerez la bête.

16         Si une femme s'approche d'une bête, pour se prostituer à elle, tu tueras la femme et la bête ; elles seront mises à mort : Leur sang retombera sur elles.

17         Si un homme prend sa sœur, fille de son père ou fille de sa mère, s'il voit sa nudité et qu'elle voie la sienne, c'est une infamie ; ils seront retranchés sous les yeux des enfants de leur peuple : Il a découvert la nudité de sa sœur, il portera la peine de son péché.

18         Si un homme couche avec une femme qui a son indisposition et découvre sa nudité, s'il découvre son flux et qu'elle découvre le flux de son sang, ils seront tous deux retranchés du milieu de leur peuple.

19         Tu ne découvriras point la nudité de la sœur de ta mère, ni de la sœur de ton père, car c'est découvrir sa proche parente : Ils porteront la peine de leur péché. Ceci s’adresse donc à l’homme, le fait de découvrir la nudité.

20         Si un homme couche avec sa tante, il a découvert la nudité de son oncle ; ils porteront la peine de leur péché, ils mourront sans enfant.

21         Si un homme prend la femme de son frère, c'est une impureté ; il a découvert la nudité de son frère : Ils seront sans enfant.

Je note ici qu'à chaque fois, sauf une, qui évoque une femme qui irait vers une bête, il est écrit : "Si un homme, si un homme, si un homme"…

D'autre part, dans Exode 20, et plus particulièrement au verset 17, l'accent est mis sur le fait que la loi que Moïse prononçait, s'adressait plus particulièrement aux hommes :

17         Tu ne convoiteras point la maison de ton prochain ; tu ne convoiteras point la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni aucune chose qui appartienne à ton prochain. Etc.

Le "tu ne convoiteras pas" s'adressait donc bien à l'homme, et pas à la femme. De plus il s’agissait de ne pas convoiter ; pas de regarder. Qu’un homme regarde une femme ou vice-versa, n’est-ce pas le fait de la nature ? C’était convoiter le bien de l’autre qui était mauvais.

En somme, on voit bien que la loi prévoyait la responsabilité de l'homme, et non celle de la femme. Et pour ce qui était de la sanction, écrite dans le livre du Lévitique, la femme y était comme "incorporée".

Oui c'était partout : "Si un homme, si un homme, si un homme". Jamais on ne voit écrit : "Si une femme"… Et si cela est écrit une seule fois, c'est parce que dans le cas cité il n'y avait point d'homme, mais seulement une bête ; donc impossibilité de porter la responsabilité sur un homme.

Il y a bien le cas, longuement détaillé, de Nombres 5 ; 11, où il est question d'un homme qui a des doutes sur sa femme et qui demande à ce qu'elle soit mise à l'épreuve. Mais ce passage n'est pas du tout en rapport avec ce que nous méditons aujourd'hui, puisqu'il n'y a pas d'homme, ici, qui se plaint ou qui a des doutes sur sa femme, mais plutôt de juifs religieux qui ont tiré d'une maison une femme "surprise en adultère".

Je voudrais encore préciser que la loi dit clairement qu'un adultère, c'est quand il s'agit d'une femme mariée :

"Si un homme commet un adultère avec une femme mariée".

Or, dans le cas que nous méditons aujourd'hui, je ne vois pas que la femme en question fut une femme mariée. En tout cas rien ne le dit. Mais bon, il faut croire qu'ils savaient ce qu'ils disaient, ces gens qui venaient pour accuser Jésus.

Il est donc étonnant que les juifs religieux aient pu amener ainsi à Jésus une femme "surprise en adultère", en pleine matinée, avec seulement ces mots : "Moïse, dans la loi, nous a ordonné de lapider de telles femmes"…

De plus, je trouve personnellement que ces mots : "Dans la loi"… sont très vagues dans leur bouche.

Parler ainsi, sachant qu'il s'agit quand même de lapider une personne, ça fait quand même un peu léger, ne trouvez-vous pas, sachant qu'en plus il était question dans la loi que "tout se fasse sur la déclaration de deux ou trois témoins", mais que dans cette affaire ils dirent juste ceci : "Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d'adultère.

Qui l'a surprise ? Eux ? Un seul ? Plusieurs ? Qui au juste ?...

Rien n'est dit. Tout est dans le vague, tout comme l'interprétation de la loi qu'ils s'en étaient faits.

Mais ce qui m'étonne le plus, dans cette affaire, ce n'est pas eux, mais Jésus.

Oui c'est Lui, Jésus, qui m'étonne, car, bien qu'Il aurait pu les reprendre sévèrement sur tous ces points avec force de détails, je ne le vois pourtant pas se servir de cette matière en tant que matière à défense, je veux parler de la loi largement bafouée par ces religieux.

En effet dans le monde, n'importe-quel avocat se serait immédiatement servi du moindre petit défaut, comme c'était largement le cas ici, pour faire immédiatement tomber l'accusation et gagner le procès.

-           Non, je ne vois pas Jésus se servir de ces éléments de loi bafouée pour contrer les Juifs religieux.

-           Je ne le vois pas se servir d'eux pour défendre une femme accusée par cette même loi.

-           Non, Jésus fait autre chose : Il écrit sur la terre.

Ce point est mystérieux, et je comprends que beaucoup ont cherché et cherchent à savoir ce que pouvait bien écrire Jésus sur la terre.

Je vous en proposerai donc ma version, ne l'imposant à personne, mais laissant à chacun le soin de vérifier si elle correspond bien à la situation du moment.

Tout d'abord, gardons bien à l'esprit qu'il est précisé le mot terre à deux reprises, à deux moments rapprochés l'un de l'autre, ces deux moments étant séparés par le verset 7.

Je dis cela car il aurait été bien plus logique d'écrire que Jésus écrivait sur le sol. Mais non, l'Ecriture inspirée dit bien que Jésus écrivait sur la terre.

En somme, quand les juifs religieux dirent vaguement que "Moïse, dans la loi, nous a ordonné de lapider de telles femmes", Jésus se mit alors à écrire sur la terre ce que disaient ces juifs, mais qui n'était pas inscrit dans la loi !

C'était seulement l'interprétation qu'ils en faisaient et qu'ils déclarèrent à Jésus, que ce dernier écrivit sur la terre.

En somme, Jésus a écrit sur la terre ce que les juifs religieux avaient "interprété de la loi de Moïse", concernant le fait de l'adultère en question ce jour-là.

Puis quand Jésus déclare : "Que celui de vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle", on le voit de nouveau écrire sur la terre.

Et Il écrit quoi ?

Il écrit ce que Lui "interprète de la Loi, bien que n'étant pas écrit dans la loi".

En somme Jésus leur dit ceci :

"Vous me proposez une interprétation toute personnelle de l'Ecriture ? J'inscris donc cette chose sur la terre.

Puis je vous réponds aussi de la même manière : Je vous réponds par une interprétation toute personnelle de la loi, chose que j'écris aussi sur la terre.

Les deux choses que j'ai écrites sur la terre sont du même ordre : Il s'agit de l'interprétation que quelqu'un se fait d'un ensemble de textes écrits dans la loi.

Vous m'avez présenté un cas ; et pour le justifier vous m'avez présenté une interprétation personnelle de votre loi. Moi je vous réponds en vous donnant ma propre interprétation de la même loi. Et j'écris le tout sur la terre".

Or, frères et sœurs, voyons c'est cette seule interprétation de la loi qui sauva la femme de la lapidation !

Nous verrons plus loin le pourquoi de la chose.

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Mais, puisque nous en sommes arrivés à ce point, je profite que nous avons devant nos yeux le verset clé, cité au-dessus, pour faire quand même une petite distinction ; car bien que le monde ait accepté favorablement tout ce passage de la femme adultère dans son principe général, voyons quand même qu'il l'interprète, lui, à sa façon, et qu'hélas la chrétienté est aussi imprégnée de l'esprit de ce monde :

"Que celui de vous qui est sans péché, jette le premier la pierre contre elle".

Le monde, ainsi que sa chrétienté, traduit alors cette phrase : "Ne lui jetez pas la première pierre".

Ou plus simplement, ce qui est retenu dans le monde et sa chrétienté c'est l'idée de "jeter la première pierre"…

Mais ce n'est pas ce qui est écrit ! Ce n'est pas du tout ce qu'a dit Jésus ! Ce qui est écrit c'est que c'est un homme, qui, le premier, doit lancer la pierre.

C'est "celui de vous" dont il est question ici ; pas du détail de ce que serait la première pierre.

-           "Que celui de vous

-           qui est sans péché,

-           jette le premier

-        la pierre contre elle".

Oh je sais, quelqu'un dira qu'il n'y a pas une grande différence entre les deux façons de dire la chose. Mais moi j'en trouve une, de différence, et plutôt une énorme : C'est que l'accent est généralement mis sur le mal que l'on voudrait jeter sur l'autre, et pas le mal dans l'homme ; celui qui le pousse à jeter la fameuse pierre.

En somme Jésus dit : "Jette-toi,-toi en premier dans l'action-, si toutefois tu en as le courage.

Prends tes responsabilités.

Ensuite prends en main une pierre, afin que celle-ci soit comme la "prolongation extérieure" de ton intention responsable, qui elle est intérieure".

Note :

Le monde et sa chrétienté met plutôt l'accent sur "l'image de la pierre à jeter sur l'autre".

Ou si vous préférez : "Le détail de ce que l'on veut propulser méchamment sur l'autre", plutôt que "ce qui anime l'homme quand il fait cette chose-là".

On en vient alors à faire le procès de la pierre, au lieu de celui qui l'a lancée. Ou si vous préférez, on fait le procès de celui qui l'a lancée, mais en fonction de la nature de la pierre qu'il a lancé. C'est-à-dire : Plus la pierre a fait du mal à l'autre, plus la condamnation devra être sévère.

On juge alors la pierre et le mal qu'elle a fait, au lieu de l'homme qui l'a lancée.

Les rôles sont alors inversés sans qu'on s'en rende compte.

Fin de cette petite note qu'il m'a semblé nécessaire de faire.

Je reprends :

"Moïse, dans la loi, nous a ordonné de lapider de telles femmes : Toi donc, que dis-tu" ?

Dans ce passage, nous voyons bien que les juifs voulaient à tout prix faire dire à Jésus qu'il était contre Moïse et la loi qui va avec. Ils tournèrent en effet leur question de manière à opposer deux hommes, plutôt que diviser deux pensées, deux interprétations de la loi.

S'il n'en était pas ainsi, ils auraient posé la question autrement ; par exemple : "Il est écrit dans la loi ceci et cela… Qu'en penses-tu, Jésus ?"

Mais non, ce n'est pas ce qu'ils ont fait en posant la question "d'une autre manière". Ils firent plutôt en sorte d'insérer une référence/homme, à l'intérieur de ce que devrait être, normalement, une interprétation d'un écrit dans la loi.

En somme, ils firent en sorte d'ajouter le "nom de Moïse" au contenu du sens de la loi, parlant du cas de l'adultère.

Par contre, pour ce qui est de Jésus, ils lui dirent ceci : "Toi, que dis-tu ?"... Toi face à Moïse, que dis-tu ?

En vérité ils ne prononcèrent même pas le nom de Jésus. Pourquoi ? Eh bien parce que Jésus ça veut dire "Dieu sauve" ; ou Sauveur. Et il faut bien admettre qu'il est difficile à quelqu'un qui n'aime pas du tout Jésus, de l'appeler Sauveur…

"Et toi, Sauveur, que dis-tu de ce que nous a ordonné Moïse à ce sujet ?"

C'est vrai que ça fait un peu désordre, dans la tête de ces religieux mal intentionnés envers Lui.

Mais en disant "toi", ils laissaient plutôt entendre ce message : "Pour ce qui est de Moïse, on a confiance ; mais pour toi"…

C'est méprisant et astucieux.

Oui astucieux, mais en même temps un peu débile de leur part, vu qu'ils laissaient entendre ceci : "Deux hommes peuvent donc avoir deux interprétations de la loi".

Oui c'est vrai que pour eux, deux hommes, donc Moïse et ce fameux toi, pouvaient avoir deux interprétations ; et par conséquent qu'eux, en posant cette question précise à Jésus, ils admettaient en même temps qu'eux-mêmes n'en avaient pas la traduction certaine ; donc qu'ils n'étaient même pas sûrs de leur loi, loi par le moyen de laquelle ils voulaient pourtant lapider une femme !

J'espère m'être fait comprendre, car il est difficile de mettre de la lumière sur des esprits tellement enténébrés et remplis de contradictions, comme ceux qui interpellaient Jésus faussement.

Oui en posant ainsi la question, et surtout en y insérant deux hommes à l'intérieur, ils avouaient, même partiellement, qu'ils n'étaient pas du tout sûrs de leur propre loi.

Voyez donc vous-mêmes le trouble que peut provoquer en quelqu'un l'application de la loi de manière légaliste ! C'est-à-dire sans l'Esprit de la lettre.

Or beaucoup de croyants sont encore concernés à ce sujet. Oui beaucoup !

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"Ils disaient cela pour l'éprouver, afin de pouvoir l'accuser".

Je sais, l'idée première qui vient tout de suite en lisant ces mots, c'est que ces chefs religieux cherchaient le mal envers Jésus.

Mais je ne retiendrai pas tellement ce côté un peu facile de la chose ; je vois au contraire que ces juifs étaient en manque de quelque chose pour pouvoir accuser ; quelque chose qui leur manquait ; ce qui veut dire que leur loi ne leur permettait pas d'accuser quelqu'un, bien que les écrits existaient.

Je les vois comme des hommes doubles. Comme ceux qui voudraient accuser Jésus en se servant de la loi, mais en même temps recherchant en Jésus des preuves que leur loi était suffisante pour cela.

Oui pour moi, le "afin de pouvoir l'accuser" veut bien dire ce qu'il veut dire. Cela veut dire : Afin de…

Afin de pouvoir… Ah, combien il y a de détresse en ces mots !

Je pense que si ces juifs religieux voulurent réellement accuser Jésus, ils voulaient en même temps se rassurer sur la fiabilité de leur loi !

Mais malheureusement pour eux, la suite de leurs actions secrètes les décevront tous, un par un. Je les plains, car quoi de plus difficile que de "devoir croire à quelque chose de non fiable" ?

"Oui, y croire parce que ta famille y croit ; que tes ancêtres y croyaient aussi ; et même que toute ta nation y a toujours cru ; et qu'en plus on t'a toujours enseigné que les Ecritures ne peuvent pas se tromper"… Et ainsi de suite…

Oui, c'est très difficile ! C'est très dur de devoir croire à quelque chose de non fiable !

Alors qu'ont-ils fait devant un tel désarroi ? La réponse est ici :

"Comme ils continuaient à l'interroger".

Là encore, chacun pourra lire qu'ils insistaient pour pouvoir accuser Jésus.

Ce n'est pas faux, sans doute. Mais permettez-moi d'y voir ici autre chose : J'y vois une grande douleur ; une douleur faite d'incertitudes ; une douleur comme de ce genre :

"Tu sais, Jésus, en fait on n'est pas très sûrs que l'on va tuer de bon droit une femme par lapidation, vu qu'un certain Moïse nous l'aurait soi-disant ordonné.

Oui on n'est pas très sûrs, c'est pourquoi on te demande ce que tu en penses".

Pire : "En plus, c'est nous qui avons amené cette femme, par combine personnelle".

"Oui, on a amené cette femme sans l'homme, ce qui déjà n'est pas normal en soi, mais en plus on n'est pas très sûr que c'est bien cela que Moïse a dit, et encore moins ordonné".

Plus que cela : "Nous avons de plus en plus le sentiment que toi, Jésus, tu es bien plus grand que Moïse, et ce en tout points ! Mais malgré cela nous continuons à nous référer à Moïse pour prendre te prendre au piège, dont nous savons intuitivement que Tu interprètes le vrai sens de la loi, car nous t'entendons enseigner un peu partout des choses tellement justes, tellement nobles, tellement belles !

Comment pouvons-nous continuer ainsi" ?

Pire encore : "Une femme va mourir dans la douleur la plus atroce, parce que nous nous serons servis d'elle pour pouvoir t'accuser, Jésus, dont nous savons pourtant que Tu es grand, très grand !"

Mais qu'est-ce qui nous pousse donc à faire ce que nous ne voulons pas, Jésus ?

Pourquoi faisons-nous le mal que nous ne voulons pas, et que nous ne pouvons pas faire le bien que nous voudrions ?

Et, comble de tout, nous te voyons écrire sur la terre, comme si tu voulais consigner nos actes coupables sur quelque chose de volatile, quelque chose qui est, mais qui ne restera pas ; qui ne demeurera pas ; qui est écrit momentanément, comme pour ne pas rester".

"Se pourrait-il que tu veuilles nous faire comprendre quelque chose, Jésus ? Que tu sais tout sur nous mais que tu ne garderas pas ces choses en accusation perpétuelle en écrivant ces faits sur de la terre ?"

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"Comme ils continuaient à l'interroger, il se releva"…

Ici le texte est clair : C'est parce qu'ils "continuaient" à l'interroger que Jésus se releva de sa position baissée qu'Il avait pris naturellement, car écrivant sur la terre.

Je veux dire ceci : Nous voyons bien ici que Jésus laissa toutes les chances à ces juifs religieux de s'arrêter dans leur démarche.

Il leur laissa tout le temps nécessaire, le temps où Il était baissé, écrivant sur la terre, et que c'est leur insistance à poser et reposer des questions, qui fit que Jésus se releva de sa position ; de sa position d'attente ; de sa position par laquelle il leur faisait comprendre qu'il était encore temps pour eux de tout arrêter !

Je crois personnellement que Jésus faisait tout cela pour les protéger, ainsi que la femme. Car Jésus aime tous les hommes, même son pire ennemi.

En effet, si finalement il n'y avait pas eu de réponse à leurs questions ; ou si vous préférez s'ils n'avaient pas insisté, chacun serait alors reparti dans son coin. Jésus aurait repris son enseignement le plus naturellement du monde ; la femme aurait repris sa vie normale, mais cependant avec un avertissement salutaire ; et les Juifs auraient repris, eux aussi, leur vie normale.

En somme, le temps que Jésus se tint courbé vers la terre, ne regardant qu'elle, était, pour ce que j'en comprends, une invite en direction de ces gens de ne pas insister dans cette affaire, et de laisser aller la femme, c'est-à-dire celle qu'ils avaient amené "pour la circonstance".

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"Comme ils continuaient à l'interroger, il se releva et leur dit" :

Je voudrais bien préciser ceci : Ce furent bien les chefs religieux qui interrogèrent Jésus. Ce sont eux qui posèrent une question, une seule !

Le "continuer" dans ce cas c'était continuer de poser la même question. Le texte ne dit pas qu'ils Lui posèrent des questions différentes.

Jésus ne fit donc que répondre à une question posée, posée et encore posée ; et cette question était celle-ci :

"Toi donc, que dis-tu" ?

-           Que dis-tu, toi, Jésus, de ce qu'a dit Moïse ?

-           Que dis-tu, toi, qui viens comme "après" Moïse ?

-           Que dis-tu, toi, du "code moral" de la loi que nous a donné Moïse ?

Je tiens à préciser qu'ici, dans ce passage, les juifs ne dirent pas que c'est l'Eternel qui avait donné la loi à Moïse, et que Moïse la retransmit ensuite ; mais au contraire ils dirent que c'est bien Moïse "qui ordonna".

On a comme un sentiment de fuite dans leurs paroles ; comme s'ils avaient peur de dire que la loi venait de l'Eternel. En effet, pour se débarrasser de ce gêneur qu'était Jésus, pourquoi n'ont-ils pas présenté l'Eternel comme représentant de la loi ?

Non, au contraire ils dirent : "Moïse nous a ordonné".

De toute évidence, ils étaient gênés. Ils voulaient se défaire de ce Jésus en se servant de la loi ; mais hélas cette loi les emprisonnait en eux-mêmes. Elle leur amenait de fortes contradictions.

Je dis cela car, de toute évidence, et ici je ne parlerai ici que pour moi, cette femme adultère était connue ; et si jusque-là le silence était entretenu, c'est certainement parce qu'ils ne voulaient pas que l'homme, qui allait avec elle, fut amené au grand jour. Sans cela ils n'auraient peut-être pas hésité un seul instant à amener l'homme et la femme ensembles.

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Oui les effets de la loi commençaient à se faire sentir, sans doute, car des siècles avaient passé depuis sa "promulgation", et cette loi avec ses exigences commençait certainement à peser lourd sur la vie de tous les jours.

En fait, si on veut bien se remémorer tout ce que disait Jésus à propos de "l'utilisation pratique de la loi qu'en avaient les juifs", on se rend compte qu'elle était devenue peu à peu une "loi d'apparences". Par conséquent la rigueur diminuait et on ne devait plus tellement lapider à l’époque de Jésus.

C'est mon avis, que je n'impose pas.

On voit bien en effet que les juifs utilisèrent cette femme pour présenter un problème général ; un problème de conscience ; le problème de leur conscience face à une loi écrite. Donc que cette action spectaculaire n'était là que pour l'occasion.

C'est ce qui me fait croire qu'on ne lapidait plus à tout bout de champ, dans ce temps-là, sauf plus tard pour tuer des chrétiens, comme Etienne, ou Paul, et sans doute bien d'autres de cette trempe, de cette veine spirituelle.

Ce que je crois c'est que ces juifs, qui posèrent cette question à Jésus, savaient intuitivement que jamais Jésus ne laisserait lapider cette femme, car Lui au contraire guérissait tous les malades qui venaient vers Lui.

C'était pour eux une évidence ; évidence par laquelle ils étaient sûrs et certains que Jésus serait obligé de faire une sorte d'entorse à la loi, afin de pouvoir le prendre en faute et s'en débarrasser ; et en même temps se rassurer aussi, si des fois Jésus avait fait une entorse à la loi.

En effet ils auraient pu se dire : "La loi est tellement compliquée et contradictoire, que même ce Jésus a été obligé d'y faire une entorse, face à cette femme. Donc on n'est pas seuls dans nos problèmes de conscience, rapport à cette loi si dure".

S'ils agirent ainsi, c'est parce que peu à peu le temple de la loi devenait le temple de Jésus.

Comment cela ? Eh bien cela le devenait par ceux qui suivaient Jésus partout !

En effet, tous les gens qui suivaient Jésus venaient maintenant suivre Jésus jusque dans le temple de la loi !

Eh oui, avec Jésus la loi changeait de couleur !

"Que faire" ?

Oui, pour moi, c'est l'urgence qui les fit agir ainsi, tel que le texte nous présente la chose.

Il se trouvait en effet que des gens, qui écoutaient et croyaient en Jésus, devenaient en eux-mêmes des temples de chair, et que, parce que Jésus s'était déplacé des alentours jusque dans le temple fait de pierres, ces temples de chair commençaient à remplir le temple de pierres, devenant ainsi des pierres vivantes au beau milieu d'un temple de pierres.

Les juifs religieux se rendaient bien compte de ces choses, et comme il n'y avait que deux choses sur lesquelles ils pouvaient faire tomber Jésus : La loi et le temple, ils se servaient régulièrement de ces deux choses, considérées comme légales, pour accuser Jésus ; pour l'arrêter dans sa course. Or le but de sa course c'était la croix, suivie de sa résurrection.

Ils voulurent donc se servir de la loi pour l'arrêter… Mais hélas pour eux ils firent le pire des choix, car la loi elle-même les attendait au tournant ; je parle évidemment de la loi interprétée par Jésus.

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Je reviens donc sur la question : "Toi donc, que dis-tu" ?

Ils demandaient donc l'avis de Jésus…

Mais un avis sur quoi ? En effet, les choses étant écrites, pourquoi demander dans ce cas à quelqu'un ce qu'il en pense ?

Et ici vous voudrais, pour une fois de manière personnelle, dire une chose à un lecteur en particulier :

"Vous qui priez Jésus et qui lui posez des questions quelquefois, est-ce sous le régime de la grâce que vous les Lui posez, ou bien est-ce sous un régime de loi ? Sous le régime du "je dois faire"…

Sachez bien que ce n'est pas pour déranger que j'écris ces choses, car un croyant sous cette loi est déjà dérangé de toute manière ; dérangé par Jésus comme l'étaient ceux de l'époque dans cette affaire.

Oui bien sûr que Jésus nous dérange ! Il nous dérange car Sa Parole va juger jusque dans l'intérieur des intentions de nos cœurs. Elle vient diviser avec une extrême précision, là où on pensait qu'elle ne serait jamais allée.

Fin de la note.

Ils demandaient donc quelque chose d'autre, quelque chose qu'ils n'osaient pas demander ouvertement, de peur de…

De bien des choses, sans doute, que je ne peux ici nommer, n'étant pas à leur place.

Jésus, évidemment, comprit très bien le sens de la question.

Oui, dans le "toi donc, que dis-tu", je crois que Jésus entendait plutôt ceci :

-           "Toi donc, que penses-tu de cette loi ?

-           Que penses-tu du sens de cette loi ?

-           Que faut-il aller chercher d'autre, dans la loi, que nous n'aurions pas forcément trouvé" ?

Oui Jésus entendit bien cette question "cachée dans leurs mots", et Il ne se priva pas de leur en donner le sens. Car n'oublions pas que quand Jésus parlait, que ce soit dans une situation favorable ou pas, Il cherchait toujours le bien de tous, qu'ils soient amis ou ennemis, et plus encore quand il s'agissait d'ennemis, comme d'ailleurs Il l'enseignait : Aimez vos ennemis !

Par conséquent, voyons que ceux qui eurent la meilleure part, ce furent ceux qui lui posèrent très mal cette question. Ce furent eux qui furent le plus au bénéfice !

Comprenons que ce que nous allons entendre de Jésus comme réponse, est tout simplement le sens réel de la loi à propos de ce que l'on devait faire à tous ceux qui transgressaient de manière grave les lois de Moïse, comme par exemple le cas d'un adultère.

Or que répondit Jésus ? Il répondit ceci :

"Que celui de vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle".

………. ???????

Le voilà, le vrai sens de la loi dans ce cas précis : "Que celui qui est sans péché lapide le premier, toute personne qui ferait entrer le péché au milieu du peuple".

On dira que c'est bien ; c'est même très bien d'agir ainsi. On dira même que la loi est parfaite, qu'elle est sainte, et même que le commandement est bon. Oui on dira tout ça, car ça respire la sainteté, la pureté au milieu du peuple.

Sauf qu'il y a un gros problème :

"Qui est sans péché parmi les hommes pour appliquer cette "justice de la loi" ?

Alors là oui, on voit bien qu'il y a un réel problème avec cette loi parfaite ; car bien qu'elle soit parfaite, il nous est impossible de l'accomplir, et encore moins de jouer les justiciers ou les juges.

Je vous laisse méditer.

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Et c'est ainsi que, par la loi, Jésus donna le vrai sens de la Loi ; et c'est ce qu'il écrivit d'ailleurs sur la terre, après avoir parlé.

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Mais ici, après ces Paroles de Jésus, ces Paroles divines, il va falloir s'arrêter assez longuement. Il va falloir regarder bien des choses et sous divers angles, car tout ce que nous méditons ici est d'ordre divin. Je veux dire que ce n'est pas peu de choses ! Il s'agit effectivement des Paroles et des actions de Jésus, le Fils de Dieu.

Jésus dit en effet ceci et le plus clairement qui soit : "Que celui de vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle".

Je sais bien qu'il a toujours été prêché dans les auditoires évangéliques, que Jésus bloqua ainsi tout le monde afin de sauver la femme.

Je voudrais bien m'associer à cette hypothèse, mais décidément je ne le peux pas. Pourquoi ?

Parce que Jésus, Lui seul est sans péché ! Et qu'en parlant ainsi Il se mettait en position de devoir lapider Lui-même la femme !

Je sais bien que Jésus a dit : "Que celui de vous…" Oui je le sais. Mais ne faisait-Il pas partie de son peuple ? Et ne savait-Il pas qu'Il était seul sans péché ?

Bien sûr !

Je sais aussi qu'en parlant ainsi, si jamais Il ne lapidait pas la femme, après que tous se furent retirés, Il se mettait forcément en position d'être, Lui aussi, un pécheur !

En effet, suite à ce que déclara Jésus, chacun aurait pu lui poser cette question :

"Et toi, Jésus, si tu es sans péché, vu que tu prêches sans cesse le royaume de Dieu et sa Justice, pourquoi ne lapides-tu pas cette femme pécheresse ?

Serais-tu pécheur toi aussi ? Et si c'est le cas, pourquoi enseignes-tu comme tu le fais ? Pourquoi reprends-tu sans cesse la conscience des uns et des autres, et surtout ceux qui enseignent la loi" ?

Effectivement, chacun aurait pu poser ce genre de question à Celui qui disait que "s'il y avait ici quelqu'un qui était sans péché, qu'il prenne le premier la pierre contre la femme".

Quel mystère ! Encore une fois on en arrive à une sorte de contradiction. Je sais bien qu'ici on en a l'habitude dans notre petite communauté, mais quand même là ça fait un peu fort, non ?

On peut en effet s'étonner que personne n'opposa aucune réplique à Jésus à ce sujet, bien que ce soit ce qui se passa réellement.

Ben oui, qui était sans péché pour faire cette chose horrible mais légale ? Qui accepterait d'être le premier pour que les autres suivent ?

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"Quand ils entendirent cela, accusés par leur conscience, ils se retirèrent un à un, depuis les plus âgés jusqu'aux derniers".

Quand ils entendirent quoi, qui fit qu'ils furent accusés par leur conscience ?

Quand ils entendirent ceci : "Que celui de vous qui est sans péché, jette le premier la pierre contre elle". Voilà ce qu'ils entendirent qui les accusa dans leur conscience.

Mais ça voyez-vous, il n'y a que Jésus qui peut dire une telle chose, car Lui seul est sans péché. Par conséquent avertissement est donné à ceux ou celles qui seraient tentés de poser le même genre de question.

Seul Jésus-Christ a le droit d'aller toucher notre conscience pour l'en dégager ensuite. Et si un homme est touché dans sa conscience par la parole d'un autre homme pour l'en dégager, alors c'est qu'il n'a pas entendu la parole d'un homme, mais la Parole de Jésus donnée par un homme.

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Mais il y a tout de même un problème à cette affaire : En effet, comment être accusé quand on a la loi pour soi ? N'étaient-ils pas en effet dans leur bon droit en agissant ainsi, ces juifs qui se servaient de la loi ? N'avaient-ils pas la loi avec eux ? La loi pour eux ?

Je sais, quelqu'un dira qu'ils avaient quelque peu fraudé avec les circonstances qui entouraient cette sombre affaire… Mais croyez-vous que ce soit seulement ces fraudes qui auraient pu accuser ainsi leurs consciences ?

Non, impossible ; surtout que Jésus n'avait rien rétorqué à la fraude organisée, quant à la présentation qu'ils avaient faite de la "faute de la femme". Ce n'est donc pas de ce côté-là qu'il faut chercher, à mon avis.

Donc la question demeure : "Qu'est-ce qui a fait qu'ils eurent leur conscience tellement accusée, au point qu'ils en vinrent à se retirer un a un ?

-           Où était donc la protection de la loi qui aurait dû justifier leurs œuvres ?

-           Qu'était devenue la protection de leur loi ?

-           Ils n'en avaient plus ; elle avait disparu.

Pourquoi ?

Parce que Jésus ne parlait pas selon la loi, mais qu'Il parlait selon la Loi !

En effet, rien dans la loi n'indiquait que pour lapider quelqu'un il fallait être sans péché. C'est Jésus qui déclara la chose, et ce comme une "nouveauté". Chose qu'ils acceptèrent comme par miracle.

Rien ne put résister en effet à cette interprétation de la loi par l'Esprit de Dieu ! Celle qui touche là où il faut : Au cœur, à la conscience, mais en bénéfice.

Personne n'y trouva à redire en effet. Ils auraient pu lui demander d'où Il sortait cette condition, après tout. Ils auraient pu dire que cette condition n'existait pas dans la loi… Donc pas recevable en l'état.

Mais en fait ils étaient comme annihilés, anéantis par une puissance de conviction qu'ils ne pouvaient ni contrôler, ni réfuter, ni combattre.

C'était d'ordre Divin !

Si on y réfléchit bien, il se trouva même que tous ceux qui étaient présents adoptèrent "la Loi selon l'Esprit", c'est-à-dire celle que Jésus présenta dans cette affaire.

Oui, car si ça avait été le contraire, c'est sûr que les juifs se seraient tous jetés sur Jésus et l'auraient lapidé Lui aussi !

Mais rien ne se passa de tel. Tous reçurent et acceptèrent une Loi qui prévalut sur une autre loi.

C'est carrément prodigieux !

Ses accusateurs reçurent la grâce en lieu et place de leurs mauvaises intentions. Et ce à cause de leur loi.

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Pour moi, Jésus ne sait faire que des miracles. Il ne sait faire que cela car Il est un miracle en lui-même.

Il est la Vérité, par conséquent Il ne sait dire que cette Vérité, avec l'impact que produit la Vérité : Elle convainc. Elle ne persuade pas, comme essaient de le faire des faux ouvriers.

Non la Vérité de Jésus convainc, un point c'est tout !

Il est la Vie, par conséquent même dans les moments les plus mauvais, les moments perdus d'avance, Il donne la Vie autour de Lui, comme dans ce cas par exemple de manière inattendue.

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Cependant bien d'autres questions se posent, et il y en aura beaucoup, sans doute…

Donc, fin provisoire

Jean Poulou

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