Qui dîtes-vous que je suis ?

Qui dîtes-vous que je suis, demande Jésus.
 
Matthieu 16 ; 13

13         Jésus, étant arrivé dans le territoire de Césarée de Philippe, demanda à ses disciples : "Qui dit-on que je suis, moi, le Fils de l'homme" ?

14         Ils répondirent : "Les uns disent que tu es Jean-Baptiste ; les autres Elie ; les autres Jérémie, ou l'un des prophètes".

15         "Et vous leur dit-il, qui dites-vous que je suis" ?

16         Simon Pierre répondit : "Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant".

17         Jésus, reprenant la parole lui dit : "Tu es heureux, Simon, fils de Jonas ; car ce ne sont pas la chair et le sang qui t'ont révélé cela, mais c'est mon Père qui est dans les cieux".

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Ce passage de l’Ecriture n'est pas fait pour être prêché sur une estrade - où généralement l'un domine l'autre ; un endroit religieux où on ne donne pas la possibilité à quelqu'un de répondre à une telle question. Non ce passage biblique est fait pour être vécu de la manière la plus normale qui soit dans la vie courante.

Ce que je veux dire, c’est que si l'on veut poser cette question aussi importante à quelqu'un, il faut alors que la personne ait la possibilité d'y répondre sans influence. Il faut, au minimum, que cette personne ait une possibilité de réponse. Or c'est ce qu'a fait Jésus : Il a posé la question, puis Il a attendu la réponse.

Est-ce que cette chose se pratique dans les endroits religieux que vous fréquentez ?

Si cette question est posée en dehors d'une église, alors cette question pourrait être formulée à peu près ainsi :

-           "Mme, Mr, si Jésus vous demandait personnellement : "Qui suis-je à tes yeux ?"…, que lui répondriez-vous ? Quelle est la connaissance intérieure que vous avez de Lui pour pouvoir lui répondre ?"

Puis il faudrait en attendre la réponse, ne serait-ce que par politesse.

Comment comprendre en effet que l'on puisse poser une question à des gens, sans en attendre une réponse ? Quand quelqu'un agit comme cela, c'est qu'il fait les questions et les réponses ; ça veut tout dire.

Si cette question est posée à l'intérieur d'un local chrétien, il faudrait alors donner la possibilité à ceux qui voudraient répondre à cette question, de pouvoir dire : "En quoi, pour eux, Jésus est le Christ, le fils du Dieu vivant".

Oui, dire la chose de soi-même, au lieu de répéter comme en automatique la réponse qu'en a donnée Pierre, face à cette même question de Jésus.

Il s'agirait alors d'un témoignage personnel, fruit d'une révélation intérieure tout-à-fait personnelle.

Une réponse 'technique', toute faite, n'a que très peu de valeur.

En effet, même les gens du monde peuvent répondre à cette question en disant eux aussi : "Il est marqué, quelque part dans la bible, que Jésus est le Christ".

Mais quelle valeur peut avoir une telle réponse ? Qu'en pensez-vous?

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Après avoir posé la question, il faudrait alors accepter que ce que répondrait celui ou celle à qui la question a été posée, ce serait son "standard spirituel personnel".

Oui, il faudrait accepter que ce soit son niveau, son propre niveau. Il faudrait que celui qui a posé la question parte du niveau de l'autre pour mieux lui montrer Jésus, (s'il en est capable, bien entendu).

Pourquoi partir du niveau de l'autre ? Eh bien parce que ce niveau est le "standard spirituel de l'autre". Et c'est ce niveau qui compte, pas le niveau de celui qui pose la question.

Personne n'a le droit de remettre en cause le "standard spirituel de l'autre" ! On ne peut pas, en effet, exiger de quelqu'un d'être plus haut que ce qu'il est.

Il faut partir de ce qu'il a, actuellement, pour chercher à l'amener plus haut, pour autant qu'on soit capable d'accomplir cette tâche.

Et encore, faut-il le faire ?

Si la personne n'a pas de déviation doctrinale grave, faut-il lui dire "tout ce que Dieu voudrait lui donner personnellement" ? Ne serait-ce pas alors le priver de ce bonheur qu'est le fait de recevoir ces choses par révélation ?

Doit-on dire tout, aux autres ? Ne serait-ce pas mieux d'amener quelqu'un sur une voie dans laquelle il pourrait trouver lui-même tout ce qui va avec ?

Si quelqu'un enseigne fidèlement les Ecritures par l'Esprit, ne donnera-t-il pas en même temps à l'autre le moyen de recevoir "par révélation" ce Christ qui est partout en filigrane ?

Oui, bien sûr, surtout si l'enseignement donné est empreint lui-même "d'esprit de révélation dans sa connaissance"… (1 Corinthiens 1 ; 15 à 19)

Présenter correctement Jésus, est à mon avis le plus grand de tous les ministères, car il trouve sa source et sa puissance dans le Saint-Esprit, qui Lui sait très bien le présenter. Et Il le fait de manière parfaite !

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Dieu, à travers les temps et à travers tous les prophètes, eux-mêmes imprégnés de l'Esprit de Christ, a toujours voulu annoncer à son peuple Celui qui devait venir pour les sauver.

Ont-ils compris au fil de ces siècles ? Non ils ne comprirent pas, ou peu. Ils "savaient" qu'il devait venir quelqu'un", mais pas du tout ce que serait ce Quelqu'un.

Puis Jésus est venu…

A-t-Il été reconnu comme ce Sauveur qui devait venir ? Pas plus qu'avant ! Il manquait la révélation de ce qu'Il était, en vérité.

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Montrer Jésus est donc ce qui relève de "l'Esprit de révélation dans Sa connaissance", à condition que l'on parte de la révélation que chacun en a, même si celle-ci est toute petite.

Quand Paul se trouva face à ce problème, il n'a pas dit aux Athéniens qui l'écoutaient : "Vous êtes dans l'erreur".

Non au contraire il a dit : "Hommes Athéniens, je vous trouve à tous égards extrêmement religieux, car en parcourant votre ville et en considérant les objets de votre dévotion, j'ai même découvert un autel avec cette inscription : À un Dieu inconnu !

(Or), ce que vous révérez sans le connaître, c'est celui que je vous annonce".

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Je reviens vers le sujet:

Jésus demanda donc à ses disciples ce que l'on disait de lui à l'entour… Alors les disciples répondirent à Jésus ce que leur dirent les gens du lieu à son sujet :

"Les uns disent que tu es Jean-Baptiste ; les autres Elie ; les autres Jérémie, ou l'un des prophètes".

Or, étrangement, suite à cette question si directe de Jésus le concernant, nous n'entendons pas de la part des disciples de Jésus une réponse à peu-près comme ceci :

"Ah, Seigneur, ces gens répondent que tu es Elie, ou bien Jérémie, ou l'un des prophètes… Quelle erreur" !

Non, on n'entend pas une telle réflexion de la part des disciples de Jésus. Pourtant ils auraient pu parler ainsi, puisqu'en principe ils savaient qui était Jésus, et les gens du lieu, non.

Mais allez savoir…

En fait, les disciples ne voyaient de Jésus pas beaucoup plus que ce qu'en voyaient les gens qui les entouraient.

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Jésus vit donc que la révélation qu'avaient de Lui les gens, était quasiment similaire à celle des disciples ; c'est la raison pour laquelle il demanda ensuite aux disciples : "Et vous, qui dites-vous que je suis ?"

Si Jésus avait eu la certitude que ses disciples avaient en eux la bonne réponse, jamais Il n'aurait posé cette question : "Et vous ?"

En effet, comment croire que Jésus n'aurait jamais posé cette fameuse question ? Question qui amenait forcément la réponse que l'on connaît aujourd'hui par les Ecritures, s'Il avait été certain qu'ils l'avaient, cette réponse.

Mais voilà, tout ce qu'a fait Jésus pour ses disciples le fut pour leur instruction, et pas pour prendre en défaut ses disciples.

Et il est vrai qu'entendre sur une estrade un homme avec un micro demander à ceux qui l'écoutent : "Que dites-vous de Jésus ?" Puis, d'un air quelque peu méprisant, avertir solennellement les gens "qu'il faut absolument savoir qui est Jésus de manière juste, car c'est très important", déclarant en même temps que eux, forcément, savent qui est Jésus, c'est pour le moins un manque de tact, de politesse, et surtout un grand manque d'humilité.

Quelle prétention en tout cas !

Pire que cela : Les mêmes prédicateurs qui posent de telles questions à propos de Jésus, ne présentent jamais Jésus ; le présenter de manière à ce que les gens qui les écoutent en viennent à le connaître, et donc pouvoir enfin répondre un jour à cette question émanant de Jésus : "Qui dis-tu que je suis" ?

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Pour ce qui est de Jésus, quand Il entendit la réponse "des uns et des autres" à travers le compte-rendu des disciples qui avaient interrogé les gens du lieu, Il ne leur a pas dit que ces gens "commettaient une grave erreur". D'ailleurs si ça avait été le cas, Il le leur aurait certainement déclaré.

Il ne fallait pas qu'il y ait d'erreur à ce niveau, bien évidemment, sans quoi Jésus aurait laissé ces gens croire à un faux Christ !

En répondant à Pierre que c'était le Père qui lui avait révélé cela, Jésus voulait dire en même temps à ses disciples, que lui, Jésus, était "la somme" de ce que les gens du lieu avaient conclu sur Jésus. Ce qu'ils en concluaient, mais chacun de leur côté, avec leur niveau personnel. Oui leur niveau personnel, puisque les uns répondaient une chose, et les autres une autre.

Il voulait dire "aux autres", (à nous aussi quelque part), que ce qu'ils avaient reçu le concernant n'était que partiel, mais pas faux pour autant ; c'était seulement partiel.

- Oui, dire à l'autre qui n'a pas bien répondu : "Ce n'est pas une si grave erreur que cela", c'est la marque d'un bon service.

Ne pas écraser les gens de sa connaissance personnelle, mais se mettre à leur niveau pour pouvoir aller un peu plus loin avec eux, voilà ce qui me semble être un "service chrétien raisonnable".

Quand Jésus demanda : "Et vous, qui dites-vous que je suis ?" Un seul d'entre les disciples répondit.

Pourquoi un seul ? Parce que un seul, Pierre, avait reçu par révélation la somme de ce qu'avaient reçu les autres ; c'est pourquoi il répondit aussi clairement, seul.

Les "autres", (donc les disciples, je le précise), avaient certainement une partie de la réponse, mais n'osaient peut-être pas dire à Jésus ce qui était leur tout ; c'est sans doute pourquoi ils se turent.

Je ne crois pas que ce soit par honte qu'ils ne répondirent pas, ces "autres disciples", mais parce que, bien que vivant aux côtés de Jésus, ils étaient convaincus que leur niveau spirituel ne pouvait répondre en aucune manière à la grandeur qu'était Jésus à leurs yeux. Que leur réponse serait toujours en-dessous de la réalité.

Un seul répondit, et ce fut par une révélation.

Et pour ce qui est des gens du lieu, qu'en est-il ? On apprend, par la bouche des disciples de Jésus, ce qui se disait de-ci de-là.

En somme, pour ces gens du lieu, chacun se servit de ce qu'il avait de plus haut en lui-même pour parler de Jésus ; donner son opinion lors de discussions entre eux ou avec les disciples de Jésus quand ceux-ci les rencontraient.

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Contrairement à ce que j'entends depuis des années dans cette sorte de "prédication accusatoire généralisée", où le prédicateur fait en même temps les questions et les réponses, je dis que les disciples de Jésus n'étaient pas totalement dans l'erreur, pas plus que les gens du lieu, mais qu'ils prenaient ce qui leur semblait le plus élevé pour s'exprimer sur "qui était Jésus à leurs yeux".

Pourquoi dis-je qu'ils étaient quelque part dans l'erreur ? Eh bien parce qu'ils furent incapables de dire, d'eux-mêmes, lors de la question de Jésus : "Et vous, qui dites-vous que je suis ?" qui était Jésus à leur yeux.

Je veux dire que quand certaines choses ne sont pas très claires en nous, nous sommes alors sujets à erreur. Et c'est bien normal !

Aucun d'entre eux n'a répondu par exemple que Jésus "était un homme bon, plein d'amour, plein de sagesse", ou que sais-je encore ? Ce qui aurait été déjà pas si mal. No, ils ont pris ce qui à leurs yeux semblait le plus haut, spirituellement-parlant, pour tenter de mettre en parallèle avec Jésus ; tout ce qu'ils avaient de mieux.

Pourquoi dis-je que les disciples de Jésus "prirent ce qui à leurs yeux semblait le plus haut", vu que c'était seulement les réponses des gens du lieu ? Oui pourquoi ?

Parce que c'est ce qu'ils rapportèrent à Jésus sans détour.

Dans leur réponse on sent bien en effet qu'ils étaient quelque part d'accord avec ces gens qu'ils fréquentaient. En effet, jamais on n'entend dans leur bouche un quelconque désaccord avec ce qu'ils retiraient des conclusions des gens du lieu.

En somme ils ne faisaient qu'un avec eux. On ne voit pas de différence entre eux, si ce n'est qu'ils étaient nommés "disciples" dans l'Ecriture.

A propos de cette unité entre les gens du lieu et les disciples de Jésus, je dis ceci : S'il y en avait eu une, de différence, jamais Jésus n'aurait posé cette question à ses disciples après la première qui était posée aux gens du lieu : "Et vous" ?... Or, étrangement, pas de réponse de la part des disciples. Silence.

Il fallut que Pierre rompe le silence et parle enfin par révélation, sans quoi il n'y aurait eu aucune réponse.

Donc pour ma part, je ne fais aucune différence entre les conclusions des gens du lieu et celles des disciples de Jésus. C'est pourquoi, si vous le voulez bien, j'appellerai l'ensemble de ces hommes : "Les autres"…

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Donc "les autres" tirèrent d'eux ce qui était "leur standard spirituel le plus élevé" pour répondre à une question aussi importante et personnelle concernant Jésus.

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Mais je voudrais revenir sur le fait que Jésus n'a repris ni accusé personne dans cette affaire. Si en effet ça avait été une erreur, le Seigneur Jésus aurait réagi immédiatement en disant qu'Il n'était pas Elie, pas Jean-Baptiste, pas Jérémie ni aucun des prophètes. C'était trop grave, en effet, car il s'agissait de Sa personne ! Et là il ne s'agissait pas de laisser de place à l'erreur.

Ne trouvez-vous pas que les silences de Jésus sont souvent très évocateurs ? Moi je trouve que très souvent les silences de Jésus déchirent les nuits de ses disciples pour les éclairer !

En fait, Jésus accepta le niveau de chacun. Il accepta d'eux "leur standard spirituel élevé". Il ne s'est pas moqué d'eux et ne leur reprocha pas leur manque de révélation à son égard.

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Quelle leçon pour nous ! Quelle leçon aussi pour ces messieurs les prédicateurs qui, du haut de leur estrade/micro/télévision, d'une manière malicieuse font tout pour écraser les gens en leur posant la même question que Jésus, mais sans leur laisser la possibilité de répondre.

Alors, après avoir posé cette question à la suite de Jésus, ils répondent à la place des gens, ne leur laissant même pas la possibilité de répondre.

Ensuite, après avoir dominé sur les auditeurs, ils répondent ce que Pierre répondit à cette occasion, et passent ainsi pour les nouveaux Pierre...

La plupart du temps, après avoir posé la question ils disent à ceux qui les écoutent : "Attention à ce que vous allez répondre, car si vous vous trompez à l'égard de Jésus, etc. etc."… Tout ceci est fait pour mettre les gens dans l'embarras et aussi pour se faire passer supérieur à eux.

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Cette question que posa Jésus n'a donc pas été dite pour être prêchée en tant qu'évangélisation du style accusatoire envers des nuls, comme cela se fait habituellement, mais pour montrer sur quelle base serait construite l'Eglise, savoir : Sur la révélation de "qui est Jésus-Christ".

Je dis cela car la réponse que donna Jésus à la déclaration de Pierre, est sans équivoque : "Tu es heureux, Simon, fils de Jonas ; car ce ne sont pas la chair et le sang qui t'ont révélé cela, mais c'est mon Père qui est dans les cieux".

Je crois qu'il nous faut être très prudents quand on emprunte les paroles de Jésus. N'oublions pas qu'en tant que principe, le serviteur n'est pas plus grand que le maître. Et si le Maître n'a accusé ou mis dans l'embarras personne, alors aucun de ses serviteurs n'a le droit de le faire !

Il serait donc souhaitable qu'un homme qui veut servir Dieu "en Jésus-Christ", sache déceler, en s'informant, du niveau spirituel de celui avec qui il parle, comme le fit Jésus. Puis, après l'avoir bien écouté, il doit partir de ce niveau-là pour expliquer.

Pas moins, pas plus.

- S'il part d'un point trop bas, il remettra en cause la valeur intérieure de l'autre.

- S'il part d'un point trop élevé, alors il poussera celui à qui la question a été posée, à "hausser" d'une manière artificielle son niveau spirituel.

Alors, tout ce qui sera au-dessus de ce niveau sera forcément de l'orgueil. Or vous savez bien que l'orgueil précède toujours la chute. (C'est d'ailleurs arrivé à l'adversaire de nos âmes, bien qu'il soit très puissant).

Tout ce que nous voulons faire passer comme "reçu" et qui est au-dessus de notre révélation personnelle, c'est de l'orgueil ; et pousser les gens à leur faire déclarer ce à quoi ils ne sont pas arrivés en tant que révélation, c'est les pousser à l'orgueil, donc à la chute.

(A méditer).

D'ailleurs, les mêmes qui posent si mal ces questions aux gens, savent-ils eux-mêmes que c'est sur la base de "la révélation de Christ" que l'Eglise est censée être construite ? Non ils ne le savent pas, j'en suis témoin. Et s'il y en a je ne les connais pas. Je n'ai jamais trouvé rien d'écrit à ce sujet.

Non, ils "récitent" l'Ecriture. Ils répètent ce qu'ils croient avoir lu, savoir que la base de la construction de l'Eglise c'est l'apôtre Pierre, puisque celui-ci est cité ensuite ; alors qu'en réalité dans ce passage crucial, la base de la construction de l'Eglise c'est : La révélation du Christ ! C'est ça le socle, la base.

Pas la connaissance de Christ ! Non, la révélation du Christ. Ce n'est pas du tout pareil ! La première vient des efforts de l'homme, la seconde vient tout cadeau de la part du Père. Car toute révélation est cadeau gracieux.

Donc ici la base ce n'est pas le Christ, mais la révélation de : "Qui est le Christ !" Ou dit autrement : "Qui dites-vous que je suis" ?

Que peut produire en moi le fait que Jésus soit venu sur la terre des hommes, si je n'en ai pas la révélation ? Que peut produire en moi la connaissance de Jésus comme s'il s'agissait de Charlemagne ou Napoléon ? Est-ce que cela serait suffisant, en tant que base, pour la construction de l'Eglise ?

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Jésus savait bien que les gens ne pourraient trouver d'eux-mêmes qu'il était le Christ, c'est pourquoi il posa la question sans crainte d'entendre une "réponse automatique".

Mais aujourd'hui les choses ont changé, car nous avons tous, ou presque, des Bibles ; et quelqu'un pourrait même réciter par cœur la réponse qui est écrite dedans.

Dans ce cas un homme pourra répondre avec orgueil : "Jésus est le Christ", bien qu'il sera encore loin d'être parvenu à ce point de révélation.

Or, sachez que c'est exactement cela qu'il fallut que l'apôtre Paul reçoive, pour qu'il devienne ce grand apôtre "selon l'Esprit", et non selon la chair, après avoir été un persécuteur de chrétiens : "La révélation du Fils" ! (Mais quand il plut à Dieu de révéler en moi son Fils…) (Galates 1 ; 16)

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Pour en revenir à l'homme qui peut répéter par cœur que "Jésus est le Christ", le plus grave c'est que cet homme ne saura même pas qu'il nage dans l'orgueil. Il parlera et répondra d'une manière technique, apprise par cœur, sans fondement réel ; il pensera que le principal était de répondre à la question, c'est tout.

"J'ai bien répondu à la question qui est bien marquée dans ma bible"…

Voilà pourquoi je dis qu'il ne faut pas se servir de ce texte pour prêcher le Christ, car les gens qui entendront cela pourront effectivement répondre tous en chœur : "Jésus est le Christ, le fils du Dieu vivant !" Oui ils pourront répondre cela, et ils ne s'en priveront certainement pas. Mais quel sera le réel niveau de révélation qu'ils en auront ?

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Frères et sœurs - et moi y compris - soyons humbles par rapport à ces choses. Voyons ce que nous sommes ; voyons que sans révélation tout n'est qu'orgueil dans nos grandes déclarations ; dans ce que nous appelons "nos convictions".

Pour moi, l'humilité commence par le fait de ne plus avoir confiance en soi-même. On commence alors à mettre enfin sa confiance en Un autre. On fait alors confiance à "l'expression de Dieu", le "Logos", "la Parole", elle-même contenue dans la les écrits de la bible.

Un homme humble est quelqu'un qui cherche Dieu avant tout, pour que ce soit Lui qui prenne les rennes de sa vie ; puis il consulte alors les écrits de la bible comme le faisait David : "Je serre ta parole dans mon cœur, afin de ne pas pécher contre toi". (Psaume 119 ; 12)

Accepterez-vous aussi ces deux passages ? :

"La révélation de tes paroles éclaire, elle donne de l'intelligence aux simples." (Psaumes 119 ; 130)

"Quand il n'y a pas de révélation, le peuple est sans frein ; heureux s'il observe la loi !" (Proverbes 29 ; 18)

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Jésus a donc attendu que la vraie réponse vienne par révélation. C'est ici la base de toute vraie compréhension chrétienne : Recevoir les choses d'une manière révélée par Dieu. C'est sur ce socle, ce roc, que Jésus a déclaré qu'il bâtirait son Eglise, suite à la réponse que fit Pierre.

Que l'on se comprenne bien : Ce n'est pas le ministère de révélation qui construit l'Eglise, mais c'est le Christ ! Cependant le ministère de révélation présentant le Christ, l'oint envoyé, en est l'outil majeur, l'outil obligatoire.

C'est pourquoi Paul disait : "Je prie Dieu… afin qu'il vous donne un esprit de révélation dans sa connaissance".

C'était ça, exactement, qui manquait aux Corinthiens, pour pallier à toutes leurs errances charnelles.

Il ne faut donc pas une, mais deux choses ensembles pour bien connaître le Christ : Le Christ lui-même, mais par la révélation qui le révèle. Sans ces deux choses ensembles, le christianisme ne peut être vécu de manière normale ; tout n'est alors qu'artifices. C'est bien souvent là que l'orgueil trouve son terreau. Or l'orgueil vient du diable.

Que quelqu'un ait des révélations sans Christ, ou que quelqu'un connaisse le Christ sans révélation, cela revient au même : Il y a un grave danger d'entrée de l'orgueil. Mais quand Christ est révélé comme il se doit, alors il y a là un socle solide sur lequel toute construction peut être envisagée.

Tout doit tendre à une telle révélation si on veut du solide, du durable, de l'Eternel. De plus, -et c'est là notre sécurité, ceci est prévu par Dieu afin que personne ne se glorifie. Comment en effet se glorifier d'une chose reçue "cadeau" ?

Il s'agit donc d'un moyen divin extrêmement efficace, puisqu'il permet de savoir ce que nous devons savoir, sans que quiconque n'en vienne à se glorifier, mais qu'au contraire il en vienne à rendre grâces, en réponse aux divers cadeaux divins qui lui sont ainsi faits.

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Jean-Baptiste était-il Jésus ? Oui, bien sûr !

Elie était-il Jésus ? Oui, bien sûr !

Jérémie était-il Jésus ? Oui, bien sûr.

Les prophètes étaient-ils Jésus ? Oui, bien sûr !

Ah ! Je sais qu'en disant cela je ferai grincer les dents à plusieurs. Mais ça passera, la révélation aidant…

L'Esprit de Christ étant dans ces prophètes, ils faisaient donc corps avec Lui.

Voyez ceci, en tant que parallèle, pour mieux comprendre ce que je veux dire :

"Mais celui qui s'attache au Seigneur est avec lui un seul esprit". (1 Cor. 6 ; 17)

Jean-Baptiste était une "image" de Christ ; Elie, pareil ; les prophètes, pareil.

En fait, Christ était tout en tous ; et les disciples, ainsi que les gens, reçurent cela mais d'une manière voilée, partielle, c'est pour cela qu'ils employèrent ce qu'ils avaient de plus représentatif à leurs yeux, pour s'exprimer le plus correctement qu'ils le pouvaient par rapport à l'idée qu'ils se faisaient de Jésus.

Il faut dire aussi que ce n'était pas encore le temps.

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- Jésus ne les a pas contredits...

- Et nous, contredirons-nous encore ?

Et si je vous demandais, à vous qui posez cette question si souvent du haut de votre estrade : "Que dites-vous de Jésus ?"

Oui si je vous demandais : "Voulez-vous me présenter le Christ dans Elie, dans Jean-Baptiste, dans les prophètes"… Ne seriez-vous pas quelque peu gênés si je vous demandais cette chose ? Seriez-vous aussi sûrs de vous, que ne l'étaient pas trop "les autres" de l'époque ?

Ah ! les "autres"... Notre esprit bien étroit nous dit toujours qu'il y a nous... et les autres.

Mais Jésus, lui, n'a pas manqué d'amour ni de respect pour eux ; il n'a pas dit non plus de Pierre qu'il serait leur chef, lui qui avait reçu par révélation. Il voulait simplement dire que "le ministère de "révélation de Jésus-Christ" est ce qui permet d'accéder à des choses que nous ne pourrions atteindre sans elle. Or que c'est ce qu'il voulait pour tous.

C'est le ministère de révélation du Christ qui fut le centre d'intérêt dans ce passage, pas l'apôtre Pierre !

Jésus n'a pas dit : "Bravo Pierre !" Non Il lui a dit : "Tu es heureux, Pierre".

Pierre savait-il qu'il était heureux ? Non il ne le savait pas. C'est Jésus qui le lui a appris.

Jésus lui a simplement appris par ces mots ce que serait "le contentement spirituel", c'est-à-dire "apprendre par révélation".

Puis, pour celui qui voudra répandre la Parole, ce sera : "Recevoir par révélation pour pouvoir donner de manière révélée".

Et ceci est à la portée de tous ! C'est gratuit !

Je ne vais parler ici que pour moi : Je dis que sur la terre il n'existe pas de plus grande joie, de plus grande satisfaction, que "d'apprendre Jésus par révélation".

- Plus seulement apprendre de Lui, mais l'apprendre, Lui, par l'Esprit qui le révèle.

- Plus "croire en Dieu", mais croire Dieu à travers Jésus-Christ, par l'Esprit qui le révèle.
 
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